Au cours de l'embarquement sur le "providence", Celyanne préféra rester à l'écart. Assise à la pointe de la proue, la sylvari observait les manœuvres en silence puis la côte qui s'éloignait. Son attitude pouvait facilement passer pour de la tristesse ou de la nostalgie. Mais qui éprouverait de tels sentiments à l'idée de quitter cette terre dévastée par le fléau et la guerre incessante qui s'y déroulait?
D'ailleurs cette mélancolie ne dura guère. Dés que les terres furent hors de vue, Celyanne s'élança à travers le navire, visitant le Bâtiments des cales au bout des mâts avec une vitalité et curiosité entraînante. A ceux qui marquèrent leur surprise de la voir si peu au fait tant des manœuvres que de l'armement que des règles qui régissent la vie à bord, elle expliqua qu'elle avait fait par voie de terre le voyage en Orr et qu'elle n'était jamais monté sur un bateau autrement qu'à quai. Toutefois elle su contenir son enthousiasme suffisamment pour ne pas enfreindre les interdictions auxquelles ses pérégrinations la confrontèrent.
Dés le premier soir elle renonça à la couchette qui lui avait été assignée préférant dormirent roulée en boule sur le pont dans un tas de cordages réchauffée par le corps du jeune artoduc qui l'accompagnait, ou encore accrochée dans un coin de la mâture, veillée par un hibou que venait relayé à l'aube un aigle moins sociable que les deux premiers. En journée Celyanne prit l'habitude d'aider les marins qui lui proposaient de se joindre à eux en discutant. Elle se faisait raconter des anecdotes de la vie en mer, et en racontait elle-même concernant la vie du pacte à Orr, réussissant régulièrement à doter ses récits d'instants de joie ou même de tendresse au sein de cet univers sombre dont la dureté vacillait face à ces lueurs de vie. De même elle interrogeait régulièrement les membres de la guilde qui l'acceptaient sur eux-même ou sur les motivations qui les amenaient à se rendre sur des lieux dangereux à la recherches de connaissances, répondant sans façon à ses mêmes questions de leur part.
Au troisième jour de la traversée, un banc de dauphins vint accompagner le navire. Émerveillée la jeune sylvari se pencha à l'extrémité pour mieux les voir. Rappelée à l'ordre par un marin, elle se redressa.. Pour retirer son manteau de feuille et plonger parmi les animaux. Tandis que sur le pont résonnait l'alerte, Celyanne rejoignait par une nage souple le banc de dauphins et se mêlait à eux , jouant joyeusement.
Sur le navire la tension augmenta encore quand a nageoire dorsale d'un requin se montra à quelques mètres seulement du banc. U homme saisi rapidement son arme et tira sur le squale qui évita la balle. Se retournant au bruit, Celyanne fit de grands signes incompréhensibles depuis le pont et se dirigea tranquillement vers le requin qui vint frotter son museau contre les mais de la sylvari. Le marin rangea sont arme en grommelant contre les plantes irresponsables qu'on devrait laissé à terre tandis que d'autres envoyait par dessus bord une bouée de repêchage dument assurée. Comprenant ce qu'on attendait d'elle, Celyanne vint s'y accrocher et se laissa ramener à bord, un grand sourire sur les lèvres.
C'est avec cette bonne humeur qu'elle accueilli Elhaÿm venue s'enquérir de ce qui se passait et dont la colère devenait sans cesse plus visible au récit des évènements. La capitaine fit mettre la sylvari en cale pendant la reste de la journée avant de venir lui expliquer combien elle avait pu mettre en danger elle même et le bateau. Celyanne l'écouta avec le plus grand sérieux, rendue consciente par la fermeté de la punition qu'elle avait fait quelque chose de grave. Toutefois la sylvari ne sembla a aucun moment comprendre réellement pourquoi le fait d'être allé nager avec les dauphins pouvait créer tant de tensions. Elle n'en promis pas moins de se tenir tranquille jusqu'à l'arrivée et les trois derniers jours de traversée se passèrent d'autant mieux que la jeune fille fit tout ce qu'elle pouvait pour faire disparaître la mauvaise humeur que certains pouvaient garder à son encontre en se rendant utile.