« Elle est morte ? », s'écria la jeune Diane, surprise par la nouvelle troublante. Elle s'assit sur le muret de pierres chaudes juste derrière elle, le regard confus. Elle se souvient de cette femme, petite et aux rides fines qui s'était présenter à elle il y a quelques semaines, lui demandant avec sa petite voix tremblante de lui restaurer ce livre qui lui était très cher à ses yeux. Après cette même restauration, elle la chercha, à l'endroit qu'elle avait indiqué afin de pouvoir rendre le livre mais, jamais elle ne la retrouva à cet endroit...ni nul part ailleurs d'ailleurs. Même si Diane n'était plus d'humeur à parler, l'homme annonciateur de nouvelles repris :
- Je pense être dans le vrai si je dis que son petit fils n'est pas innocent dans cet affaire.
- Son petit fils ? Oh, non...vous vous trompez cher monsieur...j'ai rencontré ce petit fils dont vous parlez, il n'avait pas du tout l'air suspect ! Répondit la jeune femme en se relevant de sa précédente position.
- Vous l'avez rencontrée ? Que vous a-t-il dit ? Rétorqua le faux semblant d'inspecteur en fronçant les sourcils.
- Je lui ai juste demandé si Georgette Niama était présente...
- Et alors ?! Qu'a-t-il répondu ce jeune homme ?
- Eh bien il m'a dit que non...
- Mais encore ? Parlez, Demoiselle !
- … Je lui ai alors demander quand est-ce qu'elle sera présente la bonne femme ! Il m'a répondu qu'il n'en savait rien et qu'il ne l'avait pas vu depuis quelques jours, puis m'a conseillé d'aller voir dans les autres villages aux alentours, que peut-être elle y serait, chez ses amis.
- Mh... fit « l'inspecteur » la main lui pressant le menton tandis que la réflexion lui rongeait l'esprit.
- Vous n'avez donc rien à reprocher à cet homme. Elle leva le nez au ciel telle une snobinarde, tout en croisant les bras.
- Mmh...Demoiselle J'AI mené MA petite enquête et, dans ces autres villages, personne ne connaît cette bonne femme dont nous parlions. Et je pense que vous avez vous aussi eu le même résultat, n'est-ce pas ?
…
- Qui ne dit « non » consent. Mains derrière le dos, l'homme se mis à marcher en cercle, à faire les cents pas en poursuivant ses réflexions à voix haute : Où aurait-elle pu aller en dehors de chez elle, si elle n'a aucune relation avec quiconque autre que son petit fils ?
- Oui...mais pourquoi l'aurait-il tué, c'est sa grand mère !
- Pour sa fortune ? L'homme ne pu s’empêcher de regarder la jeune Diane, déconfite par cette affaire et s'assit à ses côtés, posant sa main sur son avant bras pour la rassurer. Voyez vous, cette femme avait fait sa petite fortune dans l'industrie de son défunt mari. Après la mort de ce dernier, elle hérita de toute la richesse et décida de le garder pour elle. Elle sorti de son ancienne région pour s'installer au calme, à Plongesable où elle avait décidé de finir ses vieux jours. Son petit fils lui, le dernier de la fille de Georgette, venait souvent lui demander quelques sous pour régler ses problèmes quelconques. Jusqu'au jour où elle refusa de l'aider à cause de ses aller et venue devenues bien trop fréquentes et de son insistance à cette nouvelle dépendance financière. Ces mots firent sursauter la jeune femme.
- Oh non...vous pensez qu'il l'aurait tué pour son argent ?! S'écria Diane avec surprise. A cela, l'homme plissa ses yeux couleur noisette, affichant un air interrogateur vis à vis de son interlocutrice.
- Je vous soupçonne de ne pas être une flèche par moment ; c'est ce que je vous ai dis plus tôt...
Elle se releva brusquement, presque d'un bond en reprenant : Elle a refusé de lui léguer son argent en héritage, il a été furieux et l'a tué. Ce qui explique sa mine surprise quand j'ai demandé à la voir ET ce qui expliquerait le fait qu'il ait disparu lorsque je revins lui dire que je ne l'avais toujours pas trouvé !
- Eh bien, oui. Je pense qu'il s'était dit que personne ne se demanderait où elle est passée et qu'il pourrait vivre dans la maison de sa grand mère le restant de ses jours mais vous...vous avez fait échouer son plan démoniaque ! Dit l'homme avec enthousiasme en pointant Diane du doigt. Ainsi, après votre venue, il vous a envoyé faire le tour des villages, frapper à toutes les portes des maisons en vain. Cela lui donnait le temps de disparaître.
- Ça alors... je n'aurai jamais pensé cela.
- Mh...ne vous en faites pas, Demoiselle, nous le retrouveront, nous mettrons son portrait sur les affiches de recherche dans tout Plongesable et les régions toutes autour. Une fois retrouvé, nous vous contacterons une dernière fois. Il rangea son petit carnet de note dans la poche intérieur de son manteau sombre avant de reprendre ses mots : Merci pour votre coopération, Miss Earl...vous faites un métier fort appréciable et votre présence l'est tout autant mais, il est temps pour moi de faire mes rapports à mon supérieur.
Sans vraiment attendre une réponse de la femme, il se mis face à elle, les bras le long du corps et pencha le buste suffisamment afin de la remercier respectueusement. Et lorsqu'elle compris cela, elle fit de même, mais le temps de relever la tête, l'homme lui avait déjà tourné le dos, poursuivant sa route.
Même si elle n'avait été que l'employée de cette bonne femme, cette affaire lui rendit un goût amère sur les lèvres et dans le cœur. Ce n'était pas parce qu'elle se rendit compte qu'elle ne serait pas payée, mais simplement parce qu'elle pensait qu'un tel métier, lui éviterait justement d'être impliquée dans de telles affaires sordides.
