Chasseurs de Jade
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 Les Prémices d'une épopée !

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Itanael




Messages : 3
Date d'inscription : 04/12/2014

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MessageSujet: Les Prémices d'une épopée !   Les Prémices d'une épopée ! EmptyVen 5 Déc - 14:16

Noire, opaque, inquiétante, moment de toutes les craintes comme de toutes les voluptés, la nuit effraya longtemps les hommes qui ne savaient trop comment l'aborder - car trop chargée d'imaginaire, et accaparée par des disciplines telles que le songe.

C'est dans cette même nuit, que les hommes et leurs familles se rassemblaient dans une petite auberge affiliée à Maison de Brillelune, petit village situé à Deux-Couronnes. Situé à l'Est des champs bigarrés, elle était également le point de ralliement de nombreux aventuriers. Tenue par une main de fer par son propriétaire, l'auberge était à l'abri de toute violence hormis la sienne et il y faisait bon vivre.


- Approchez vous, approchez vous mes enfants. Voilà, laissez moi me placer près du feu, c'est que je ne suis plus très jeune vous savez. Eh bien mes jeunes amis, si vous voulez me connaitre rien de telle qu'une petite histoire, libre à vous de juger de sa véracité.



L'homme toussota puis se chuchota quelques mots, à peine audible, pour lui même :
Qu'il est mauvais de vieillir!!

L'homme qui avait l'air si abandonné, si misérable, la tête baissée avec une expression pitoyable, une expression qui ressassait le passé. Il était vêtu d'un manteau de grossier drap noir qui recouvrait en quasi-totalité le corps du vieil homme qui paraissait corpulent. Il avait une main appuyée sur un gros bâton et l'autre était tendue vers l'un des enfants qui l'aidait à s'assoir. Pour on ne sait quelle raison le visage de l'homme ne reflétait aucune lueur malgré l'âtre ardent qui se trouvait devant lui mais personne ne semblait s'en préoccupait, ni les enfants, ni même les personnes se regroupant autour du feu afin d'écouter ce vieillard.



- L'histoire que je vais vous conter s'est passée, il y a de cela bien longtemps.

" Un grand seigneur venait de présider une assemblée de ses preux chevaliers. Tous étaient partis, maintenant, et dans la grande salle de son château, l'homme était demeuré seul avec son fidèle conseiller. Il était sombre et visiblement mécontent.

- Ainsi, dit-il je ne puis pas avoir la paix sur mes terres ? Mes gardes sont incapables de maintenir l'ordre, et, à deux heures d'ici, on égorge des passants, on détrousse des caravanes.

- Vous avez entendu, Mon Seigneur, ce que vous ont rapporté vos chevaliers. Ils vous ont dit les dernières agressions et l'inutilité des mesures prises. On fait garder les routes, surveiller les chemins de la forêt ; toutes les précautions sont vaines et, jusqu'ici, ont été déjouées. La nuit dernière encore, un riche marchand, suivi d'une escorte, a été arrêté, sa suite dispersée, et lui-même fort malmené.

- Et c'est toujours lui ?

- Toujours le Chevalier Noir, Mon Seigneur. Il respecte les pèlerins, les marchands, et jamais n'en inquiéta aucun ; mais pour les grands seigneurs, il est sans pitié.

- Oh ! j'en aurai raison, s'écria violemment l'homme. Mes soldats seront enfin maîtres de ce bandit !

Le Vassal hochait la tête :

- Mon Seigneur, vous échouerez peut-être" dit-il plein de tristesse. Mais il y aurait un autre moyen... Si vous pardonniez ? Vous avez été sévère envers Algrest.


Le souverain eut un regard d'impatience et sa voix trembla :

- J'ai défendu qu'on prononce jamais ce nom en ma présence !


Puis il le congédia pour rester seul.

La nuit tombait ; le manoir était silencieux et l'ombre se faisait dans la vaste salle. Assis sur son haut fauteuil de chêne, l'homme songeait. Il avait encore son lourd manteau d'apparat et son sceptre signe d'une grand richesse; et sa longue barbe blanche lui donnait l'aspect vénérable d'une divinité.

Quelle préoccupation absorbait ainsi le puissant souverain ? Quel chagrin attristait sa physionomie, ordinairement si ouverte et si bienveillante ?

Il y avait un an, un soir d'hiver comme celui qui finissait, il avait banni de sa cour le Chevalier Algrest. C'était, parmi ses vassaux, celui qu'il affectionnait entre tous ; il était si loyal, si courageux, si intrépide dans les batailles, si ardent à combattre tous les ennemis de son souverain ! Mais Algrest n'aimait pas le seigneur voisin, qui avait épousé la sœur de son châtelain ; sa présence à l'assemblée  semblait lui être insupportable ; plusieurs fois, il avait laissé deviner cette invincible antipathie et, un jour, incapable de se dominer, il avait refusé de prendre part à un tournoi dirigé par ce souverain. Son seigneur s'en était étonné, puis irrité. Il avait ordonné à Algrest de combattre à son rang dans le tournoi mais Algrest s'était ouvertement révolté.


- Suis-je le maître, avait dit son souverain, et devez-vous obéir ?

- Sire, je ne croiserai pas, dans le tournoi, mon épée avec celle de cet homme. Je l'humilierais moins en quittant votre armée, en me faisant bandit et pillard de grande route !


Et le seigneur avait chassé son Chevalier et était resté inflexible face à ses conseillers plaidant la cause du Sieur Algrest.



Depuis, vêtu d'une armure sombre, monté sur un coursier d'ébène, l'ancien Chevalier menait la vie d'un bandit, et, dans tout les royaumes, on tremblait au nom du Chevalier Noir.
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Itanael




Messages : 3
Date d'inscription : 04/12/2014

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MessageSujet: Re: Les Prémices d'une épopée !   Les Prémices d'une épopée ! EmptyVen 5 Déc - 14:25

Le Seigneur, toujours seul dans la grande salle obscure, s'est endormi ; il rêve, et une voix mystérieuse lui parle, l'appelle, et lui donne un ordre étrange :

"Lève-toi. Quitte tes vêtements de cour et pars pour la forêt. La nuit est sombre, bonne pour les voleurs !"

Le souverain tressaille, il essaie de secouer le sommeil ; mais ses yeux s'appesantissent de nouveau, et il entend le même commandement :

"Lève-toi, et pars pour la forêt. Fais-toi voleur pour une nuit !"

L'homme  se réveilla enfin ; il est tout bouleversé. Il pense à Algrest : que fait le chevalier, si durement puni, si brusquement chassé ? Pourquoi l'a-t-il laissé partir sans l'entendre ?
"Algrest que j'aimais ! Où est-il par cette nuit désolée ?"
Et le souverain, quittant rapidement son manteau, sa couronne, descendant sans bruit aux écuries, où un de ses chevaux est toujours harnaché, sortit furtivement du palais ; il avait jeté sur ses épaules un grand manteau foncé pour que nul ne le reconnaisse, et il part, seul dans la nuit.

Les sentiers étaient déserts. Qui eût osé s'aventurer à pareille heure, dans cette obscurité où il est si difficile de se guider ?
Or, le souverain, ayant gagné la forêt, s'est à peine engagé sous les grands arbres qu'une ombre surgit, et, dans l'obscurité, il distingue vaguement, sur un cheval noir, un chevalier noir à l'armure noire.


- Halte ! on ne passe pas ! Qui va là ?

Le souverain à bondi, prêt à terrasser l'insolent, mais il se contient.

- Je n'ai guère coutume de me laisser ainsi interroger. Mon nom ? Tu es bien téméraire de me le demander. Prends garde ! et puisque tu ris et me nargues, je réponds à ta bravade en te proposant de te mesurer à moi. Oseras-tu accepter mon défi ?


Déjà le cavalier noir s'élance, son coursier semble un monstre dans la nuit, et c'est un fantastique combat qui s'engage. Mais le souverain reste ferme sous le choc ; sa bonne épée n'a jamais connu la honte des défaites ; contre sa lame souple, l'arme du Chevalier se brise et vole en éclats.

- Je me rends, dit-il. Tu as le droit de savoir mon nom et ma profession : Algrest, voleur et bandit !

- Algrest que le souverain de ces terres chassa de son palais et ne veut plus revoir ?

- Oui... Et toi, qui combats si bien et qui, le premier, m'as vaincu, où allais-tu ? Quel est ton métier ?


Le seigneur hésitait et semblait absorbé par sa pensée :

- J'allais dit-il d'une voix basse, rejoindre un compagnon habile, courageux et intrépide. Nous voulions tenter un grand coup. Je convoite un butin plus considérable que tous ceux que tu as pu jamais enlever. Veux-tu venir ? Veux-tu que nous nous emparions du plus riche trésor qui existe ?

- Bravo ! à tes ordres ! Où est ce trésor ?

- Tout près d'ici.

- En route. Qui allons-nous attaquer ?


- Le seigneur qui t'a ridiculisé.

Algrest tire vivement les rênes sur l'encolure du cheval et recule :

- Jamais ! dit-il.
- Allons donc ! Tu hésites ? Il fut pour toi injuste et cruel... et il t'a dépouillé.

- C'est vrai ! Mais c'est mon seigneur. Jamais je ne lui ferai le moindre tort."



Voici l'homme qu'est mon ancêtre. Qu'est il advenu de lui ? Eh bien, revenez un autre soir et qui sais je, peut-être que je serai de nouveau là pour vous conter la suite de son histoire.

Pour ce soir, dites vous que tout homme même bafoué ne doit pas forcement sombrer. Un homme loyal restera à jamais un ami et un partenaire de bataille fidèle.

Qu'apporte la fidélité dans des moments comme ceux-là? Ah, c'est une autre histoire.


L'homme qui paraissait, il y a un instant, si fatigué et si accablé par le temps, se leva d'un geste fluide et lest. Sous son haillon, les lueurs du feu agonisant laissa apparaître une armure de plates couleur ébène. Malgré son aspect massive, l'homme se mouvait avec une aisance et beaucoup en restèrent ébahis.
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