Après s’être réunis toute la nuit, au cours d’un Conseil des Capitaines de crise, la Confrérie de Septentria pris enfin la décision de diviser ses forces en deux : Une partie de la flotte irait croiser au large, afin de rechercher l’origine de cette nouvelle menace, pendant que l’autre sécuriserait l’ancienne Cité Pirate.
Elhaÿm et Raeniel se concertèrent. L’Indomptable prendrait le large pour accompagner la flotte du Commodore, tandis que le Providence resterait à l’Arche, afin de participer à la défense de la Cité en cas de nouvel assaut, et garder des équipes près du Comptoir, si il venait à être menacé.
L'Arche connu alors quelques heures de répit, même si les stigmates des combats la veille était toujours présents.
Vers la fin de l’après-midi, une bonne nouvelle arriva : Les savants de la Cité marine avaient mis au point une toxine alchimique contre cette nouvelle race d’assaillants. Nous passions un certain temps à préparer nos armes, en les enduisant soigneusement de cette toxine.
En patrouillant près de la Place centrale, Enyaelle et Ullr remarquèrent que le niveau de la mer semblait avoir baissé, depuis quelques minutes. Les regards se fixèrent sur les repères de la marée précédente, sur les pontons, voyant le niveau descendre inexorablement...
L’océan semblait comme aspiré vers le large.
Enyaelle commenca à prendre peur, et je frissonnais aussi, à vrai dire. C’est la seconde fois que j'assistais à un tel phénomène, et cela annonçait en général un raz de marée d'importance...
Mais il était hors de question de montrer mes craintes au reste de l’équipage,
et je décidais de nous mettre rapidement en patrouille vers une position en hauteur, les armes à la main, suivant une vague intuition de danger imminent.
Nous arrivions près du Phare… quand ils attaquèrent à nouveau.
Surgissant depuis l’océan, les Karkas bondirent sur nos positions, en écrasant les malheureux soldats qui avaient eu la malchance de se trouver sur leur passage.
Malgré leur présence en nombre, submergeant les rives du port, le déroulement du combat fut cette fois bien différent :
Par l’action des toxines alchimiques enduites sur les armes des défenseurs, les carapaces des Karkas, réputées dures comme le Mythril, fondaient littéralement sous nos coups.
Les canons et les catapultes de Fort Marriner avaient été restaurés dans la journée, et les Veilleurs libéraient leurs colères sur les assaillants.
En quelques minutes, la vague fut repoussée.
La rapidité de la réponse dut surprendre notre adversaire, car plus rien de bougeait à présent dans les eaux de la Baie du Lion. Des mouvements allant vers le large étaient perceptibles.
La tension, retomba petit à petit.
Tout à coup, la rumeur se répandit comme une trainée de poudre dans les ruelles de l'Arche : La Terre d’origine des Karkas avait été découverte par la flotte du Commodore.
Malgré le faible nombre de navires disponibles, le Conseil du Capitaine décida de mener une contre-attaque rapide, pour bénéficier de l'effet de surprise des nouvelles armes alchimiques, et frapper au cœur de l’origine du problème.
La quille du Providence était ensablée, comme une bonne partie de la flotte gardée en réserve en cas de défense ultime de l’Arche, dans le port de stockage, à cause de la baisse du niveau de la Mer.
Certains Capitaines étaient désemparés à la vue de leur navire immobilisés.
Seuls les vaisseaux amarrés près de l'embouchure du Port du Lion avaient encore un espoir de pouvoir rejoindre l'Océan.
Je regardais mes compagnons, et d’un air entendu, on boucla notre équipement et on se dirigea rapidement vers les derniers vaisseaux en partance. Les places étaient limitées, mais la vue de la Broche à la Tortue et quelques amis déjà à bord, suffirent à nous laisser embarquer.
Poussés par des vents convoqués par des Elémentalistes de renom de la Garde,
la flotte fila à toute vitesse vers la Crique de Sud-Soleil.
Les bateaux et les voilures souffraient de ce traitement de choc,
mais cela était secondaire par rapport à l’avantage de la surprise, qu'il fallait conserver.
En moins d’une journée de navigation, nous étions sur place.
La réalité différait quelques peu avec les prospectus du Consortium :
Une baie sombre, pluvieuse, et des cris qui résonnaient au loin, accueillirent notre débarquement.
L’Ile devait être probablement superbe, si on faisait abstraction du chaos des combats qui se déroulaient devant nos yeux.
La Garde du Lion avait déjà pris position à l’Est de l’Ile, et les tentes poussaient rapidement, dans une certaine confusion, que les commandants essayaient de contenir au mieux.
Je regardais à l'horizon pour y chercher l'Indomptable, mais rien.
Enyaelle semblait très inquiète, alors je lui décidais de la rassurer en lui indiquant que le navire était probablement de l'autre côté de la baie.
Une fois la plage finalement nettoyée et le périmètre sécurisé,
nous décidions de partir en exploration discrète, vers l’Ouest de L’Ile...
Sur notre chemin, on preta assitance à un Ingénieur de la Garde, qui cherchait un moyen de lutter contre un repère de ces créatures.
Au fond d'une caverne humide, donnant sur la Crique, la plus grande d'entre elles fût mise à terre au cours d'un âpre combat.
L'escouade démontra ici une belle détermination. J'aurais aimé que tu vois cela, Haagen...
En sortant de la paroi rocheuse, nous croisions un membre de l'équipage de l'Indomptable : Le Charr Dipsoss.
Il nous indiqua que l'équipage assistait la garde dans l'établissement des avants-postes.
Nous étions donc rassuré sur le destin du navire de Raeniel.
Nous décidions de continuer notre chemin, pour essayer d'aider sur le flanc opposé.
A l'extrême Ouest, le relief escarpé nous obligea par moment à nager.
Ce fut l'occasion pour Enyaelle de mettre à l'épreuve son apprentissage avec Raeniel, et elle s'en sortit avec courage.
il me semblait qu'elle avait pris confiance en elle après ce test réussit.
Je songeais un instant qu'elle avait besoin de se réaliser par elle-même, et, en dépit de son jeune âge, de démontrer sa valeur auprès de la Compagnie.
Enfin, après avoir escaladé un promontoire rocheux, un décor grandiose et terrible à la fois se révéla devant nos yeux.
Une myriade d'épaves enchevêtrées, empilées, qui formait une sorte de nid gigantesque.
Pour la sécurité de notre groupe, je décidais qu'il était temps de rentrer, afin de coordonner nos prochains mouvements entre nos deux équipages,
et se préparer correctement à l'exploration du coeur de l’île...